INTERVIEW DE S.E.M IDRISSA TRAORE AU QUOTIDIEN "LE MATIN"
query_builder 13-08-2014
Rabat, juillet 2013,
Son Excellence Monsieur Idrissa TRAORE, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près le Royaume du Maroc a accordé une interview au quotidien marocain « Le Matin ».
Cette interview a été publiée dans le numéro spécial Fête du Trône paru le 30 juillet 2013.
Dans cet entretien avec la journaliste Yousra AMRANI, l’Ambassadeur aborde les différents chantiers lancés au Maroc ainsi que les réformes engagées sous le règne de Sa Majesté le Roi.
Il évoque également les relations ivoiro-marocaines et les moyens de les renforcer.
Le Matin : D’abord que pouvez-vous nous dire sur la célébration du 14ème anniversaire de l´accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône?
S.E.M. Idrissa TRAORE : Je voudrais d’emblée vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer sur la célébration du 14ème anniversaire de l’accession de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au trône. Ce sont des sentiments de joie et de légitime fierté qui m’animent de pouvoir prendre part, aux côtés du peuple marocain, à cet évènement important.
Ma fierté est d’autant plus grande que je suis conscient de la chance et de l’honneur que j’ai de servir un Grand Homme, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire auprès d’un autre Grand Homme Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Souverain adulé d’un grand Royaume et qui perpétue de fort belle manière la lignée de Grands Rois du Maroc, ses illustres prédécesseurs.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en accédant au trône en 1999, avait pris la pleine mesure de l’immensité de la tâche qui lui incomberait : devenir le Guide d’un Peuple et surtout d’un pays que ses prédécesseurs avaient hissé au rang des grands pays modernes.
Quatorze années plus tard, nous pouvons affirmer que le bilan de son règne est largement positif. Sa Majesté le Roi a lancé et conduit avec clairvoyance et bonheur de nombreux projets pour le repositionnement du pays aux niveaux économique politique et social.
Ceux qui ont eu la chance de visiter le Maroc ont pu constater que Sa Majesté le Roi, Dieu l’assiste, a transformé le Maroc en un vaste chantier, parcourant quotidiennement le pays en long et en large, initiant des projets de développement, en assurant personnellement le suivi et l’exécution : infrastructures, énergies renouvelables assainissement et réhabilitations urbaines.
A l’accession au Trône du Roi, le pays comptait 300 km d’autoroute. Il en compte plus de 1400 actuellement et devrait atteindre 1800 km en 2015. Ces autoroutes couvrent les principales villes du pays en desservant le pays du nord au sud, d’est en ouest. Les plans d’électrification et d’adduction en eau potable sont passés de 50% à plus de 90% actuellement. Le pays s’est doté d’un cap et d’une vision 2020 et des plans sectoriels sont en cours de réalisation dans les infrastructures, l’industrie, l’agriculture, l’énergie avec le plan solaire et le tourisme.
L M : Comment évaluez-vous les réformes politiques engagées au Maroc sous le règne de Sa Majesté le Roi ?
S.E.M. I.T. : Au plan politique, je peux dire que les réformes constitutionnelles initiées par le Roi sont des avancées notables sur le chemin de la démocratisation du pays. La nouvelle constitution de 2011, les avancées du nouveau code de la famille sont autant de reformes à mettre à l’actif de la clairvoyance de Sa Majesté et qui ont pu permettre au Royaume d’opérer sereinement une évolution dans la continuité et la stabilité. Tous ces éléments font du Maroc un acteur essentiel pour la consolidation de cette stabilité dans le monde arabe aussi bien en Méditerranée que dans la région sahélo-saharienne en proie à de fortes turbulences.
Sur le plan social, l’Instance Equité et Réconciliation a énormément contribué à la réconciliation des marocains avec leur passé récent.
L.M : Qu’en est-il du volet social ?
S.E.M. I.T. : Je voudrais terminer sur ce point en présentant mes vœux les plus déférents de bonheur, de santé et de prospérité à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan, à Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, à tous les membres de la Famille Royale ainsi qu’à tout le peuple marocain.
L M : Comment évaluez-vous la dernière visite effectuée par SM le Roi Mohammed VI au mois d’avril dernier en Cote d’ivoire ?
S.E.M. I.T. : Cette visite, je la qualifierai d’historique d’abord parce que c’était la première fois que Sa Majesté le Roi Mohammed VI séjournait en Côte d’Ivoire depuis son accession au Trône. Ensuite parce qu’elle contribuera, à n’en point douter, à insuffler une nouvelle dynamique aux relations de coopération entre nos deux peuples et nos deux pays.
Par ailleurs, je voudrais relever et m’en féliciter, les gestes simples de sympathie et d’amitié que Sa Majesté a posés tout au long de son séjour privé qui a duré près d’une semaine. Il n’a pas hésité à bousculer les règles du protocole pour aller, presque sans escorte comme un citoyen ordinaire, rendre des visites et échanger spontanément, avec de simples citoyens marocains et ivoiriens. Le peuple ivoirien a énormément apprécié cette attitude et s’est pris à aimer davantage ce Roi si progressiste et si humble. « Les Grands esprits se rencontrent toujours » a-t-on coutume de dire, je sais pour ma part ne pas me tromper en affirmant que la rencontre de ces deux grands hommes ne pourra que déboucher sur une grande œuvre. Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA en Homme d’Etat soucieux du mieux être de ses compatriotes s’est imposé comme objectif de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020. Cette convergence de vue avec Sa Majesté le Roi justifie s’observe à travers l’affection et le respect qu’ils se portent l’un à l’autre.
L M : Comment peut-on évaluer, la nature de la coopération entre les deux pays ?
S.E.M. I.T. : La coopération entre les deux pays se porte très bien. Elle ne date pas d’aujourd’hui, et je puis vous affirmer que le temps n’en a aucunement altéré la qualité.
Ces excellentes relations sont régies par des instruments juridiques allant du Traité d’Amitié et de Coopération du 22 Septembre 1973 aux accords signés à l’occasion de la 4ème session de la grande Commission mixte de Coopération qui s’est tenue ici même au Maroc en 2004.
En ce qui concerne le bilan de cette coopération, je peux vous affirmer qu’il est globalement positif. Le Maroc apporte beaucoup à la Côte d’Ivoire surtout en matière de formation.
Il s’agit, comme vous pouvez le constater de relations privilégiées, relations auxquelles j’ai l’insigne honneur, en ma qualité de représentant du Chef de l’Etat et sous sa haute autorité, de donner le lustre nécessaire afin qu’elles épousent notre ère.
L M : Quelles sont les mesures à mettre en œuvre pour développer davantage cette coopération ?
S.E.M. I.T. : Cette question est très pertinente dans la mesure où, il faut avouer que le niveau des échanges économiques entre nos deux pays ne reflète absolument pas la qualité des relations politiques qu’ils entretiennent.
Nos dirigeants respectifs en ont une pleine conscience, raison pour laquelle, ils ont mis à profit le récent séjour en terre ivoirienne de Sa Majesté le Roi pour étoffer davantage le cadre juridique de la coopération entre les deux pays à travers la signature de six (06) accords de coopération.
Dans la même foulée, les deux souverains ont donné des instructions fermes pour que la cinquième session de la Grande Commission Mixte de Coopération Ivoiro-marocaine se tienne avant la fin de cette année.
Les défis sont nombreux et la tâche s’annonce ardue. Mais je sais pouvoir compter sur l’engagement de tous, ivoiriens et marocains, pour les relever. Nous sommes en train de jeter les bases d’une collaboration qui existait déjà dans les faits. Cette collaboration, que dis-je, cette complicité au sens noble du terme, était non seulement sans nuages mais elle réalisait une alchimie d’esprit et d’action dont j’ai toujours apprécié la très réelle cordialité.
Mon vœu le plus cher est que cette complicité devienne encore plus vivante et plus forte et qu’elle sache exprimer, par des liens de coopération plus concrets et plus étroits, l’identité et la complémentarité de nos intérêts.
